Connaissez-vous Frédéric Le Guyader, poète né à Brasparts le 17 mars 1847, dont le père fut notaire et maire de Brasparts? Bien évidemment, diront les anciens. Pour les plus jeunes, cela n'est pas aussi évident.
Et pourtant, quel plaisir de lire ces poésies truculentes, qui furent un jour couronnées par l'Académie Française!
La bibliothèque de Brasparts possède l'un de ses ouvrages, certainement le plus célèbre, la fameuse « Chanson du Cidre », qui reflète le bonheur de vivre, la soif du plaisir et du rire, l'exubérance parfois de nos ancêtres...
Alors n'hésitez-plus, et laissez vous envahir par ces pages joyeuses, que vous n'oublierez pas: l'hymne au cidre (« O Cidre, ô liqueur d'or, septembrale purée, Qu'il faut boire en son temps... »), l'angélus de Commana, le lutrin de Monseigneur Graveran (ou les aventures du bedeau de Brasparts, Perr-ar-C'hloïer, et de son compagnon Renan-le-Loup, dont les voix toutes braspartiates font trembler les voûtes de la cathédrale), l'andouille du recteur (qui fut décrochée par le même Renan, et le festin qui s'ensuivit), la randonnée du lièvre, les duels de buveurs, ou encore le pater de Saint Rivoal... et bien d'autres ...
Et puis l'avant-propos pourra vous surprendre avec la description d'une chaumière des Monts d'Arrée par notre poète qui vécut au bourg... Comme le disait un ancien maire, "Frédéric Le Guyader connut Brasparts dans sa simplicité primitive, alors que les loups se voyaient encore nombreux...".
Bonne lecture...
La bibliothèque de Brasparts se trouve dans l'ancienne école Lazennec et est ouverte le mercredi (de 14h à 15h30), le samedi (de 14h à 15h30) et le dimanche de 11h à 12h.
Pour les demandeurs, voici cet hymne au cidre:
O cidre, ô liqueur d'or, septembrale purée,
Qu'il faut boire en son temps, par l'hiver épurée;
Salut, illustre vin des vieux vergers bretons,
Vin que n'a point souillé la lèvre des Teutons!
Coule, coule à pleins bords dans les écuelles peintes;
Fais pisser les tonneaux dans les pots et les pintes!
O jus étincelant du fruit jaune et vermeil,
Ton culte est célébré de Moëlan à Beg-Meil:
Car tu mets en gaieté toute la Cornouaille,
Ce gras pays, nourri de bonne victuaille,
Quimperlé, Bannalec, Pont-Aven, Bénodet.
Tu règnes, triomphant, de l'Isole à l'Odet.
O cidre, tu rendrais les Espagnes jalouses,
Car Gamache aurait fui les rives andalouses,
S'il eut connu Fouesnant, pays des francs gosiers,
Digne de Rabelais et de ses Grandgousiers!
Pendant que l'alcool ternit les fronts moroses,
Tu changes en rubis le nez des trognes roses.
O cidre, ô grand ami! Cidre, aimé des Bretons,
Nous, soiffeurs assoiffés, soiffant nous ta chantons.