Nous voici dans la dernière étape de cette recherche. N'hésitez surtout pas à m'apporter vos commentaires, à me corriger en cas d'erreur, à poser des questions....
QUILLIVIEN,
QUILLI-VIHAN,
KILLI VIAN: le “petit bosquet”.
LE QUINQUIS: du breton “kenkis”, “plessis” (maison entourée d'une haie de branches entrelacées ou enclose dans un petit bois). Les lieux nommés “kenkis” sont souvent entourés de bois ou de bosquets.
RESLOUËT: littéralement “la demeure grise”, nom de l'époque moderne.
ROSCOPER ou
ROSCOZPER de “Ros”, “tertre”, “côteau”, et “ kozhper”, “poirier sauvage”, donc un “tertre avec des poiriers sauvages”.
RUGORNOU: nom composé du vieux breton “krug”, “bosse, éminence” devenu par spiration “c'hrug” puis “rug”, et du mot “gournou” que l'on pourrait traduire par “de l'homme brave”, peut-être en référence à une action guerrière passée. Après tout, l'inspiration est un peu la même dans l'ancien nom de Brasparts (Bratberth).
LE RUN: est un terme qui signifie aussi “colline, hauteur” (on le trouve aussi écrit
REUN,
RHUN) est aussi un synonyme de “krug” (cf. RUGORNOU). (ci-dessous, le village en 1813)
RUNENEZ: “enez” dont le sens premier est “île”, prend ici le sens de lieu retiré, à l'écart. La cité de Runenez est à sa création assez symbolique de cet éloignement relatif du bourg.
RUNGAOU: “le côteau du mensonge”; je n'ai pas d'explication pour ce nom de village qui doit être lié à une affaire judiciaire ou locale.
RUNAVOUALC'H: “goualc'h” est le nom breton du “faucon”.
ST-CADUAN ou
ST-CADOUAN: vous trouverez un article particulier concernant Saint Caduan dans la rubrique "contes et légendes de Brasparts"... A noter la légende de Saint Caduan, ancienne église paroissiale de Brasparts. Cette histoire trouve son origine dans le "savoir" d'un braspartiate, grand conteur devant l'éternel, Michel Le Goff, qui eut l'occasion d'accompagner quelques visiteurs -archéologues et écrivains célèbres-, à qui il expliqua que saint Caduan précéda Jaoua sur la commune de Brasparts, édifia un oratoire -devenu chapelle- avant l'érection de l'église du bourg... ""... comme nous dévalons la côte de Ti-Cognac, le conducteur me montre, à gauche, dans le bas-fond, une chapelle en ruine. C'est l'ancien oratoire de Sant Coulaouen (le même, parait-il que Saint Caduan). Il n'en reste plus guère que des débris écroulés, en sorte que le saint, aujourd'hui, n'ayant plus où reposer sa tête, erre comme une âme en peine à travers les prés et les taillis du ravin. Des gens l'ont rencontré vêtu, comme l'était sa statue dans sa chapelle, d'une chasuble et d'un camail. Il rôde sans cesse autout des ruines de sa maison, suppliant qu'on la lui rebâtisse" et Le Braz d'ajouter: "C'est pourtant lui le saint le plus antique du pays; il vint s'y établir bien avant Saint Jaoua. Sa chapelle fut église paroissiale jusqu'au jour où fut construite celle de Brasparts. Voilà du moins ce que Michel Le Goff a entendu raconter... " in "
Les saints bretons d'après la tradition en Cornouaille" de Anatole Le Braz)
SOLVARGOZ: “vieux grenier”, une déformation de l'ancien breton “solier”, “plancher, galetas” (en fait lieu où l'on entreposait divers instruments de labourage, de vieux effets, ...)
SQUIRIOU ou
SKIRIOU: littéralement “éclats de bois” (skirien au singulier). Ce village est un ancien lieu noble référence (an Squiriou, 1536). Le moulin situé à proximité confirme ce fait.
STERNEFARS (Sterranevartz, 1657, Steranefars, 1678, Sterranevarz, 1685) mais aussi peut-être Sterganevor (1683, registre paroissial): pourrait être composé autour du mot “erw” (an nerve) “petit champ”, du mot “arz”, “colline, lieu haut”. Sa position au dessus de la rivière expliquerait donc le nom...
TREOFFRET: le nom d'origine est “ty auffret”, la maison du dénommé Auffret. Le nom de Tréoffret (aussi Tréauffret) s'est imposé progressivement après la Révolution. Le nom de famille “Auffret” est l'un des plus anciens de Brasparts.
TRAONHUEL: de “traon”, “vallée”, et “uhel”, “le haut”. Ce nom correspond à la situation du village.
TROMARC'H ou
TRAOUMARCH (1683): on retrouve le mot “traon”, “vallée” associé au “cheval”.
TUCHENNOU: “tertres” en français. Encore une fois, ce nom rejoint tous ceux qui ont un rapport avec les collines, les hauteurs, ...., fidèle en cela à la devise de Brasparts.
TY est bien évidemment la maison; comme le terme “ker”, on peut lui associer des noms, des qualificatifs, ..:
TY BLAISE, la maison du loup;
TY-AR-BOURG, anciennement ,
TYRBOUR, la maison de l'homme “corpulent”;
TY-AR-C'HLOAT ou
TY-CLOÎTRE,
TY-CLOSTR: cf.
PORSCLOS;
TY-AR-GOAZIC: la maison du “serviteur” ou du “vassal” (goasic est en fait un diminutif de goas, qui signifie aujourd'hui mari; voilà le sens premier de ce mot: le “serviteur”);
TY-AR-MANACH: la maison du “moine”;anciennement appelé Kerjuech (1683, registre paroissial)
TY-AR-MOAL: cf.
COATIVOAL;
TY-AR-SEVEN: la maison de “Seven” (surnom donné à quelqu'un de poli);
TY-GARDIEN: la maison du “gardien”;
TYNAFFRET: la maison de “Jaffrez”;
TYNEVEZ: la maison neuve;
TY-ROUE: la maison du “roi”ou de “Le Roy”.
On retrouve dans les archives de nombreux autres lieux commençant par ty: Tybras (1617), Tymagor (1630), Tyeven (1659), Tygargan (1682) ou par ker (Keranabat, 1662; Kerieuset, 1682; Kerinec 1682; Kerijezequel, 1682; Kermarquer, 1682; Kerjunet, 1685)
Pour compléter ce lexique des noms de lieux, nous pourrons noter que Brasparts possédait :
5 chapelles: Saint Caduan (1512, détruite), Sainte Anne (1540, au manoir de Penquélen), Saint Sébastien (1660), Saint Michel (1672), Sainte Barbe (1691, détruite)
14 moulins: Squiriou (1542), le Prat (1574), Roscozper (1587), Coativoal (1630), Kerourien (1630), Penquelen (1630), la Marche (1651), Doulven (1674), Botbern (1682), du bois (1682), Benvern (1684), moulin Vezo (appelé moulin le Beau dans le registre paroissial de 1686), Kermorvan (1688), du Nod
10 lieux nobles: Lesquiriou (1414), La Forêt (1426), Parch (1426), La Marche (1426), Mescouel (1426), an Nancle (1536), Lesquelen (1536), an Benvern (1536), an Doulven (1536), Penquelen (1621), et peut-être Lesquidic. A noter qu'à la montre de 1481, les nobles de Brasparts étaient: Jehan Tymziau, Jacques de Landivisiau, Alain Autret et Antoine de Mescanvel; à celle de 1562, nous trouvions le sieur de Roscer, Olivier Le Meur, Jehan de Poulmic, Marguerite Guoguet, Thépault Guiguenou; Guillaume de la Marche était lui inscrit comme noble de Loqueffret, du fait de sa seigneurie de Bodriec.
10 croix et calvaires: Moënnec (Moyen Âge), Quinquis (XIIIème), Croix Jacob (XVème), Saint Sébastien et bourg (XVIème), Doulven (1614), Ty-ar-Moal (1615), Hayguen (1625), Goël (détruit), cimetière de Brasparts (croix de mission) ; peut-être à Poul ar Groaz et Croaz an Enor
7 fontaines: Saint Benoît, Saint Caduan, Saint Edern, Saint Jaoua, Saint Michel, Saint Sébastien, Saint Tujan ; auxquelles il convient de rajouter la fontaine du “loup”!