Le costume de l'homme vers 1830
dans l'arrondissement de Châteaulin
vu par du Chatelier
« Les vêtements sont généralement de
toile de chanvre et ce n'est que pour les jours de fête que les hommes ont quelques habillements d'étoffe.
L'été et l'hiver, ils portent généralement des
sabots dans lesquels ils mettent de la paille et du foin pour garantir le cou de pied; ils ne portent de bas et de souliers que les jours de fête et pendant l'été. Les galoches, ou soques à semelle de bois, commencent à se répandre dans quelques cantons.
Le trousseau des gens de la campagne se compose généralement d'un ou deux habillements complets suivant le degré de leur aisance. Quand ils en ont deux, l'un est en étoffe, l'autre en toile.
L'habillement se compose d'un
chupenn ou habit court, d'un
gilet descendant très bas, d'une paire de
culottes à larges plis, avec des
guêtres sans couvre-pieds, soit en cuir, soit en toile. »
Le costume de l'homme vers 1845
vu par le baron de la Pylaie
La
couleur brune est dominante chez ceux-ci, presque sans exception: ils ont un
chapeau avec de larges bords qui sont plats, mais dont le contour est un peu relevé en dessus. La cuve, assez basse et de forme ronde, est entourée inférieurement d'un ruban en velours noir, qui est accompagné par le bas d'un cordonnet en chenille à couleurs tranchantes, et quelquefois bordé encore d'un second par le haut.
Les
cheveux sont longs, ordinairement relevés et contenus sous le chapeau; mais lorsqu'on va à l'église on les détache afin qu'ils puissent tomber librement et flotter sur les épaules.
Ils n'ont point encore de redingotes, mais une
grande veste qui descend jusqu'à mi-cuisse, coupée droit par devant dans toute sa longueur: elle a des basques par derrière, dont les plis plus ou moins multipliés remontent jusqu'aux reins; ils sont distants entre eux et partent chacun de l'un des trois boutons qui sont placés sur la taille.
Les boutonnières et les boutons sont rouges, afin qu'en tranchant avec la couleur de l'étoffe ils deviennent un ornement. Par derrière il y a deux poches, sur lesquelles retombent une patte transversale garnie de boutons qui correspondent à des boutonnières fendues du haut en bas.
Quelquefois il y a une seconde veste par-dessus celle-ci; elle est ordinairement un peu plus courte.
Le
gilet est d'étoffe violette, ou
bleue, ou
brun foncé, garni de deux rangées de boutons blancs en os ou de cuivre, et toujours croisé; on le laisse seulement un peu ouvert par le haut. Il est serré au-dessous du milieu du ventre par une
large ceinture de cuir, au moyen d'une grande boucle en cuivre. Cette ceinture est fort souvent remplacée par un long mouchoir
bleu à carreaux qui n'a pas d'attache apparente.
Le
bragou-bras n'est plus d'une ampleur bizarre comme à Quimper: il s'est modifié et restreint pour rentrer dans la forme d'une culotte courte, seulement un peu ample; mais celle-ci, par sa largeur uniforme, fait paraître la cuisse de même grosseur du haut en bas. Cette culotte se serre contre les genoux, par des plis courts qui sont rentrants.
Les
guêtres sont faits de
drap violet, avec deux coutures
rouges par derrière, l'une auprès de l'autre; elles ont extérieurement une ouverture sur le côté que ferment quatre ou cinq boutons
rouges. Le bas de la guêtre descend toujours de manière à couvrir l'entrée d'un gros
sabot qui est bourré de paille. Il est ordinairement orné plutôt que consolidé, en dessus, par un cercle de fer ordinaire ou de fer-blanc, dans lequel l'homme est nu-pieds.
La
culotte, qui n'a point de boutons à la ceinture, ne tient qu'au moyen d'une longue cheville en bois qu'on passe dans deux boutonnières placées par devant à la ceinture, vis-à-vis l'une de l'autre. Cette cheville s'appelle ibil ou ibil-bragou.
(...)