16 août 2011
Le devoir de Mémoire...Les communes de Brasparts et de Lopérec ont honoré cette année encore leurs enfants, membres du maquis René Caro, tombés au Champ d'Honneur lors des combats pour la Libération.
Deux cérémonies empreintes de simplicité et de recueillement, regroupant aussi tous nos anciens, tout à la fois émus et heureux de se retrouver une fois encore fraternellement autour de nos monuments.
Brasparts ... La cérémonie, riche des drapeaux de Brasparts, Lopérec, Pont-de-Buis, Rumengol, Quimerc'h, ..., et des autorités locales - conseillère générale et maires des communes – comprenait :
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une prière pour nos défunts,
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une allocution du président des ACPG de Brasparts :
“C'est aujourd'hui le jour des “morts pour notre Liberté”,
Martyrs du droit luttant contre la Barbarie ...
En ce temps du souvenir, nous voici tous rassemblés
Devant notre monument devant lequel chacun s'incline ou prie ...
En ce mois d'août mil neuf cent quarante quatre,
L'espérance emplissait les coeurs devant l'ennemi enfin bousculé ;
La percée américaine favorisée par l'action combinée des maquis ,
Eux-mêmes encadrés par les parachutistes de la France Libre,
Amenait les Allemands à se replier à travers les Montagnes d'Arrée
Laissant derrière eux nombre de martyrs victimes de leurs atrocités.
Comment oublier le destin tragique de Jean Cavaloc, François Salaün,
François Toullec, martyrisés et assassinés à Châteaulin,
de René Caro à Lannédern et de François Cleuziou à Bodriec,
ou bien encore des six tombés glorieusement au Nivot – Michel Cloarec,
Pierre Baron et Georges Salaün, Jean Bernard, Camille Omnès et François Kéruzoré ....
En ce mercredi seize août mil neuf cent quarante quatre,
Brasparts venait de vivre son premier Pardon de commune libérée ;
une partie des hommes du maquis était repartie au combat
tandis que quelques autres gardaient des prisonniers.
Soudain, le bourg est investi vers les sept heures du matin
par un convoi allemand, composé de deux blindés,
d'une dizaine de camions, et de deux half track américains
saisis au Huelgoat, dans des combats sans pitié ...
Voici ce qu'en rapporta un témoin, Jean Claude Goarant, vicaire de Brasparts:
“Une sentinelle avancée fut abattue près des Halles, en passant. Quelques secondes plus tard, ils étaient devant le camp. Les deux hommes qui en gardaient l'entrée firent feu sur les assaillants, utilisant à fond leur fusil-mitrailleur et résolus à ne pas capituler. Hélas, les Boches eurent vite fait de les tuer. Puis pour prévenir toute attaque, ils firent le tour du bourg en tirant et en lançant des grenades, semant ainsi la terreur dans la localité.”
Gabriel Floch, Yves Herrou, René Pierre Franquart et Suzanne Le Corre, sont tombés à leur tour alors que le convoi s'exfiltre,
emmenant les 150 parachutistes que Brasparts détenait,
mais aussi une vingtaine de prisonniers, lesquels vont vivre
des moments très difficiles dans les jours et les semaines qui vont suivre avant de retrouver leur liberté.
La route du retour fut elle aussi sanglante, entraînant la perte de 6 patriotes au Tréhou, de 16 autres à Irvillac ...
Aujourd'hui, 16 août 2011, rassemblés pour nous souvenir, gardons vivant en nos coeurs le sacrifice de nos aînés. Et n'oublions pas, comme le disait Ferdinand Lot, que
“la perte de la mémoire du passé est sans doute la pire infortune qui puisse frapper un peuple ainsi qu'un individu”.”
* un dépôt de gerbes par Mr le Maire, Mme la Conseillère Générale et le président des ACPG,
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une minute de silence, minute de recueillement et du souvenir Lopérec, stèle du Nivot ...Tous les participants de Brasparts se retrouvèrent devant la stèle du Nivot pour honorer les résistants du maquis Caro, tués lors des combats du 3 août.
Ce fut tout d'abord
l'allocution de Mr Jean-Yves Cren, maire de Lopérec, puis la remise de gerbes et la minute se dilence, avant que Mme Camille Hascoët, nièce de l'un des héros tombés au cours de cette journée du 3 août 1944, Camille Omnès, n'entonne le “Chant des Partisans”.
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l'allocution de Mr le Maire de Lopérec"ROZ AR HI – Le Nivot 16 AOUT 2011
Quand l’armée Allemande est venue ici, par cette route , venant d’en haut , de la direction de Hanvec et que les soldats ont déclenchés la fusillade sur le bois en ce début de matinée d’Aout 44 , c’est parce qu’elle savaient que s’y cachaient leur pire ennemi : la résistance .
La Résistance à l’envahisseur, la résistance contre la perte d’une valeur fondamentale : la liberté . Personne n’avait imposé à Jean Bernard , à Camille Omnès ,à Pierre Baron ,à Georges Salaun , à Martial Cloarec, à François Kéruzoré , et aussi à Jean Cavaloc , personne ne leur avait obligé à s’engager dans la résistance. Ils n’étaient pas obligés de prendre ce risque , d’organiser des sabotages et de se trouver ainsi à vivre caché et à dormir dans les bois , ici , ou à Bodriec . Et pourtant ils l’ont pris , avec tous les autres / avec certains d’entre vous qui êtes ici aujourd’hui , et qui aurait aussi pu avoir le nom sur ce monument . Et avoir comme eux , votre vie brisée en pleine jeunesse.
Mais il faut savoir qu’ils nous ont laissés un message fort , le plus fort qui soit : risquer sa vie pour que leur entourage , leurs proches et leur pays puisse vivre libre et que l’envahisseur s’en aille . L’envahisseur est parti , et depuis notre pays connait la paix .
Leur message est celui de tous les monuments aux morts de France : des gens ont été tués pour nous, pour la paix, pour la liberté , pour la démocratie . Cette paix que nous connaissons sur notre sol depuis près de 70 ans .
Contrairement à la grande majorité des habitants de la planète nous vivons aujourd’hui dans une démocratie. Si elle fut difficile à conquérir, elle est aussi difficile à conserver .
Soyons digne de leur message , soyons digne de leur sacrifice .
Vive la liberté , l’égalité , la fraternité . Vive la république et vive la France .
Jean-Yves Cren, maire de Lopérec
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le dépôt de gerbes et la minute de silence*
le chant des partisans interprété magistralement par Mme Camille Hascoët Jeunes gens d'aujourd'hui,
Ne laissez pas nos monuments dans l'oubli ...
Daignez vous arrêter un instant
Pour regarder les noms inscrits
De ces sauveurs d'antan
Qui ont payé le prix de leur vie
En tombant au champ d'Honneur
Pour effacer les grands malheurs
Qui affligeaient le monde entier
Alors privé de Paix et de Liberté.