Dimanche 5 avril, M. Julien Simon, auteur de plusieurs ouvrages et films, et qui effectue des recherches sur la famille Perper, présentera son enquête, en essayant de se replonger dans l'atmosphère braspartiate: il montrera notamment de vieux films de Brasparts.
Le docteur Perper et sa famille s'étaient installés à Brasparts en 1935 où il exerça jusqu'en 16 août 1940. Il obtiendra ensuite des dérogations pour effectuer des remplacements à Pleyben, Briec, Morlaix et Plounéour Ménez. Il sera arrêté avec sa femme et ses trois jeunes enfants. Déportés,ils mourront assassinés au camp de Sobidor en 1943.
"Ramener dans l'humanité cette famille ordinaire", tel est, en résumé, l'un des buts de cette quête.
La séance sera conclue par une collation et une rencontre avec la population, à la recherche de traces, d'anecdotes aussi ténues soient-elles, qui permettraient d'aider à la mémoire et au souvenir.
Parmi les personnalités présentes ce jour là, Mme Marie-Noëlle Postic, auteur du livre "Sur les traces d'une famille juive en Bretagne" (Ed. Coop Breiz).
L'association Leur ar c'horneg de Saint Rivoal et la Cinémathèque de Bretagne ont apporté leurs concours à cet après-midi.
Alors, rendez-vous à noter pour le 5 avril à 14h30 dans la salle des fêtes de Brasparts.
Extrait du document de M. Simon :
« La vie comme la Vie » ne raconte pas l’histoire de la famille Perper. Et il ne s’agit pas d’un documentaire sur la période de Vichy et la France collaborationniste.
C’est d’abord, une enquête pour résister au silence, pour tenter d’arracher à l’oubli, la mémoire de cette famille qui évoque par son destin singulier, la Shoah, le génocide de six millions de Juifs. Elle cherche à capter toutes les traces du réel qui ont « enveloppé » ces vies brèves afin de les restituer sous la forme d’un compte-rendu factuel. Avec pour ambition de révéler quelques bribes et instants ordinaires de ces êtres disparus, de les rendre concrets et de constituer ainsi, un « portrait en absence». Inventaires des paysages et des lieux, témoignages, images, reconstitutions ont pour but de tisser les fils ténus de ces existences, de ces histoires volontairement effacées. Nous savons que nous trouverons peu de traces. Nous savons que nous nous heurterons au grand vide, au grand silence voulu et planifié par les bourreaux. Mais plutôt que de leur laisser cette victoire posthume ou de combler ce vide en racontant des « histoires », nous aimerions scruter inlassablement et avec obstination, cette absence.
Dans un second temps ( 2009/2010 ), nous mettrons en place un dispositif théâtral qui cherchera, à partir des matières récoltées, à « ramener dans l’humanité » cette famille ordinaire.
Dire cette absence et ce silence est l’enjeu de ce second exercice. Pour le réaliser, nous allons employer tous les langages, les écritures, les pratiques à notre disposition : vidéos, photographies, entretiens, reconstitutions, fictions…
Depuis un an, nous parcourons tous les lieux où a vécu cette famille. Nous inventorions ces « ailleurs » frottés de réel à la recherche de traces invisibles et de mondes disparus. Nous arpentons ces espaces du sensible pour participer à notre manière, à cette remontée de mémoire.
Simplement pour connaître et faire connaître." (extrait du dossier de presse)