Le porche de l'église de Brasparts

Le porche, érigé en 1589, est orné par Jésus, notre Sauveur, qui accueille tous les visiteurs en les bénissant, mais aussi par les apôtres, représentant les 12 tribus d'Israël. Tous sont vêtus à la romaine, laissant dépasser le bout des pieds nus. Les culs-de-lampe les portant sont d'un style mixte, en pleine transition entre le style gothique flamboyant et l'art de la Renaissance.
Côté ouest, sont reconnaissables saint Pierre tenant la clé du Paradis, saint André avec sa croix en forme de X, saint Jacques le majeur et sa coquille, saint Jean et son calice d'où sort un serpent, saint Jacques le mineur et son bâton de foulon. Le dernier n'a pu être identifié, son symbole ayant été brisé : il pourrait être saint Thaddée ou saint Mathias.
Côté est, se trouvent saint Thomas et son équerre, saint Mathias ou saint Thaddée, saint Barthélémy et son grand coutelas, saint Mathieu et sa balance, saint Simon et sa scie cassée (avec la Bible fermée), saint Philippe et sa croix longue brisée (avec sa Bible ouverte).



Chaque apôtre, autrefois polychromé, porte un phylactère s'étirant tout simplement en diagonale et sur lequel se trouvait les phrases du Credo.
A noter que la statue de saint Jean porte l'inscription
“LA (N) 1592. L. GODO. LORS FAB.”
inscription qui permet de dater cet ensemble (1592) et de connaître l'un des deux fabriques de la paroisse de Saint Tujan (L. Godo ou Godu, lequel est vraisemblablement une déformation de Goff, prononcé Gô). 
Il pourrait s'agir de Louis Le Goff, né en 1640, fabricien de l'église.

(à suivre)

Les niches abritant les statues reposent sur des supports figurés parmi lesquels se trouvent une démone cornue aux seins nus, pourvue d'une longue queue et tenant une pomme dans la main droite (les anciens la nommaient Eve, et d'autres Morgane, l'ancienne déesse celtique des eaux), mais aussi un homme entouré d'un chien et d'un lièvre, symboles de l'architecte et de ses compagnons.
Gwenc'hlan Le Scouëzec a écrit sur cette démone un texte intéressant :
"La console est sculptée d'une serpente cornue qui montre une pomme dans la main droite et qui touche ses cheveux de la main gauche. Au-dessus de ses seins nus, sa queue s'en va vers la droite, s'enroule pour se terminer près de l'oreille gauche d'une tête d'homme, située sur le même registre, au-dessous de la colonette médiane qui supporte la voute, entre saint Jacques et saint André. C'est là, teintée du souvenir du démon chrétien du Paradis terrestre, l'antique déesse vipérine des profondeurs de la terre et de l'eau ; elle est la reine du marais de l'Ellez, celle qui se tient à la port des Enfers."





En fait le porche présente une curieuse juxtaposition des deux styles, ainsi que le montrent notamment les culs-de-lampe supportant les statues des Apôtres.







A la même hauteur, se voient aussi deux visages, d'homme et de femme formant couple, et une fleur à onze pétales, ouverte en calice.







Passé la colonne médiane, où apparait une tête allongée, maigre et triangulaire, on rencontre des feuillages qui domine la figure d'un autre homme.



Sous saint Jean, se trouve aussi une tête d'homme portant ses deux mains à la bouche. C'est là comme une invitation au silence et au secret.



(à suivre)

A l'entrée de l'église, au-dessus du trumeau qui sépare les deux portes, se trouve la statue du Christ, notre Sauveur, lequel bénit de la main droite non seulement les apôtres du porche, mais aussi tous ceux qui rentrent dans l'église ; il tient également dans sa main gauche le globe du monde.


Le Christ est vêtu d'une robe sans ceinture, à plis serrés et parallèles.
Incrusté dans ce même trumeau, dans l'arête médiane, se trouve un bénitier remarquable, très ancien qui se trouvait dans l'ancienne église de Brasparts (antérieure au XVIe siècle) ...



Mais aussi, dans ce porche, les compartiments de la voûte étaient ornés de peinture datant du XVIe siècle, mais qui ne sont plus aujourd'hui guère reconnaissables.
Au centre se trouvait l'Agneau de l'Apocalypse ouvrant le livre scellé et portant l'étendard orné d'une croix, et était entouré d'une auréole rayonnante ...



Dans les triangles se trouvaient les quatre évangélistes, assis dans des fauteuils et tenant leurs livres ouverts ...




Il se trouvait également, sur deux panneaux, un ange vêtu d'une robe longue, et deux ailes remarquables. Malheureusement, ces personnages ne sont plus guère visibles - d'où ces photos anciennes pour vous les présenter ...
(à suivre)