Nombreux furent les représentants des associations d'anciens combattants pour cette traditionnelle commémoration du 16 août 1944.
Mais aussi les représentants des pompiers de Brasparts ...
Avant de nous remémorer la journée du 16 août 1944, Yves invita les personnes présentes à se recueillir, et pour ceux qui le désirent, à partager un moment de prière en souvenir de ces “Morts pour la France” ...
Puis le président des ACPG de Brasparts prit la parole et lut le récit qui fut écrit par Roger Jézéquel, un texte écrit en 1952 en souvenir de cette terrible journée.
Aujourd'hui, 16 août 2014, nous sommes de nouveau rassemblés pour nous souvenir, pour garder vivant en nos coeurs le sacrifice de nos aînés, pour saluer les héros de la Résistance tués lors des combats menés contre l'envahisseur entre juin et août 1944.
"Souvenons-nous du sacrifice suprême des 18 héros morts chez nous :
René Caro, tué à Lannédern et qui donna son nom au bataillon de nos résistants ; François Cleuziou, tué à Bodriec le 30 juin ; Pierre Baron, Georges Salaün, Jean Bernard, Michel Cloarec, François Keruzoré, et Camille Omnès, tombés tous les 6 au Nivot le 3 août ; Guillaume Tallec et Etienne Bleuze, tués à Brasparts le 7 août ; François Cochonnec, tombé à Saint Rivoal le 9 août ; Gabriel Floc'h, Yves Herrou et René Pierre Franquart, tombés à Brasparts le 16 août, et Suzanne Le Corre, tuée le même jour ; Paul Quéinnec, mort des suites de ses blessures en août ; Henri Le Gall, tombé à Lampaul le 25 août ; Jean Cavaloc, mort martyrisé à Châteaulin avec deux autres jeunes en ce même mois d'août ..."
Puis le maire de Brasparts, accompagné de la conseillère générale et du président des ACPG, déposa la gerbe en hommage à tous les héros morts en 1944 ...
Avant de quitter Brasparts pour rejoindre Lopérec, la stèle du Nivot, quelques photos furent prises devant le monument :
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Puis l'ensemble des participants rejignit la stèle du Nivot pour rendre hommage aux combattants tombés au champ d'Honneur début août. Le maire de Lopérec prononça alors son allocution :
ROZ AR HI - Le NIVOT Cérémonie commémorative du 16 août 2014
"Ici , sont tombés il y a 70 ans sous les balles Allemandes : Jean Bernard – Pierre Baron –Camille Omnès - Martial Cloarec -Georges Salaun –François Keruzoré –Et ici chaque année depuis nous nous retrouvons , les proches , les familles , les amis et tous ceux qui veulent se recueillir . Car le destin de ces 6 jeunes , c’est l’histoire du pays , c’est l’histoire de nos communes , c’est notre histoire .
Le site était idéal pour se cacher. De plus , la complicité de l’école du Nivot et des voisins , avec les résistants était une sécurité pour les maquisards de Pont de Buis et ceux de Brasparts . Au Lycée du Nivot , dès le début de la guerre en 1939 , ce sont 9 des 11 Frères professeurs du Nivot qui avaient du partir rejoindre leurs régiments, et plusieurs d’entre eux devront être prisonniers plusieurs années en Allemagne .
Dans leur souvenir , les frères Miniou et Le Saux ont relaté l’hospitalité du Nivot envers les résistants , non seulement dans ses bois , mais aussi dans ses murs , et par le ravitaillement qu’il leurs procurait avec des produits de sa ferme pendant ces années. « Trois circonstances particulières au Nivot pouvaient à tout moment engendrer des situations explosives : Un circuit téléphonique militaire , la présence de réfractaires au STO et la présence des maquisards ». Mais ici comme dans beaucoup d’endroits , la résistance à l’ennemi était faite de cette complicité , entre ceux qui portaient les armes , ceux qui les renseignaient ,comme Micheline Forhan agent de liaison lors des combats , ici avec nous aujourd’hui et qui déposera la gerbe tout à l’heure , ceux qui les approvisionnaient , les transportaient , les hébergeaient
Au matin de ce mois d’aout 1944 , le convoi de 400 hommes de la colonne de véhicules Allemands venant de Landerneau par la plateau de Californie –Menez Meur , avait décidé d’en découdre avec les maquisards du Nivot . Les mitraillettes crépitèrent plusieurs heures . Mais le site escarpé du bois offrait un refuge exceptionnel à ceux qu’il abritait. Les Allemands envisagèrent alors de bruler les fermes des alentours en représailles à cette hospitalité et complicité du voisinage. Fort heureusement, un messager vint leur demander de regagner au plus tôt la gare de Landerneau, car leur régiment devait quitter la région au plus tôt .
Cette année en France, nous parlons beaucoup de la guerre, celle de 14-18 , parce qu’ il y a tout juste 100 ans , le tocsin venait de sonner pour le début d’une terrible épreuve qui allait durer 4 ans . Elle devait être la dernière. On ne verrait plus jamais ça ! Mais pourtant , 30 ans après , ici , en 1944 , comme dans les régions et les communes de France , les enfants de ceux de 14 - 18 ont du se battre à mort pour défendre les notions de « vivre dans son pays avec des valeurs de liberté d’égalité et de fraternité » .
L’Europe de l’Ouest depuis, connait la paix. Mais à notre porte la guerre n’a jamais connu d’interruption, et le terrorisme fait partie des guerres modernes car il tue et il fait peur. Il nous appartient de reprendre le flambeau de la mémoire de ceux qui sont tombés ici, des valeurs qui les ont guidés, de l’exemple qu’ils nous ont donné.
Hommage leur soit rendu pour que vive la démocratie ,vive la République , vive la France ."
Puis le maire de Lopérec accompagné d'une résistante qui participa aux combats du Nivot et le maire de Brasparts accompagné de la soeur d'un héros tombé ce jour là déposèrent ensuite les gerbes en hommage aux héros ...
De jeunes enfants se retrouvèrent après la cérémonie près de la stèle du Nivot avant de rejoindre le pot de l'amitié offert par la commune de Lopérec au Nivot ...
Les textes ont été écrits par Roger Jézéquel, et Jean-Yves CrennLes photos ont été prises par Anne Rolland, du Conseil Municipal de Brasparts