Mémorial des Braspartiates dans la Grande guerre : 1918

Joachim Jean Marie YVENAT, menuisier, né le 14 juillet 1884 à Brasparts, est fils de Jean et de Marie Jeanne Le Guillou

Incorporé au 119ème Régiment d'Infanterie le 10 octobre 1905, est nommé sapeur le 16 mars 1906. Envoyé dans la disponibilité le 28 septembre 1907 (certificat de bonne conduite accordée), il passe dans la réserve le 1er octobre 1908, puisl effectue deux périodes de réserve au 118 du 29 août au 20 septembre 1910 et du 10 au 26 novembre 1913. Il épouse Marie Yvonne Rose Hetet le 30 septembre 1912 à Brasparts.
Mobilisé le 3 août 1914 comme soldat au 118ème Régiment d'Infanterie, il part au front le 5. Le 118, après s'être installé défensivement sur le site de Francheval, se porte en Belgique à pied ; « malgré la forte chaleur, la longueur de l'étape, le peu de nourriture pris en cours de route, le moral est excellent ». Il s'engage dans la bataille de Maissin le 22 août, apportant son aide au 19ème RI.



« Dans un élan magnifique, les officiers, sabre au clair, les soldats, baïonnettes au canon, se portent à l'assaut des positions ennemies, fortement défendues par les fils de fer et de nombreuses mitrailleuses ... » Un baptême du feu terrible pour tous, car aggravé par les tirs d'artillerie. Après nombre d'acte d’héroïsme, nos troupes vont se replier, poursuivant les combats sur la Meuse, sur l'Aisne et sur la Vesle avant de se replacer sur la Marne.
La bataille de la Marne commence le 7 et le 118 se lance sur le site de Lenharée où les pertes sont nombreuses. Parmi ces pertes, Joachim Yvenat, évacué le 9 septembre 1914 pour blessures reçues sur le champ de bataille de Lenharrée (plaies à la tête et à la main gauche) …
Après une période de soins puis de repos au cours de laquelle il a pu bénéficier d'une période à Brasparts, il repart au front le 19 février 1915, rejoignant son régiment dans la Somme, secteur de La Boisselle où il restera jusqu'en juillet avant de participer à l’offensive de Champagne, en particulier dans le secteur de Perthes-lès-Hurlus. Son fils unique, Joachim, est né le 22 août.



Fragilisé par ses blessures, Joachim Yvenat doit être évacué malade le 3 octobre 1915, est mis au repos avant de repartir de nouveau au front le 27 mars 1916, rejoignant son régiment dans le secteur de Berry-au-Bac. Le 118 rejoindra ensuite Verdun (octobre à décembre) puis le Chemin des Dames (avril à mai 1917)..

Il sera cité à l'ordre de l'armée: « Yvenat Joachim, soldat cycliste à l'état-major ; a montré le 27 mai une énergie et un dévouement infatigables en remplissant pendant six heures sous les obus explosifs et toxiques ses missions d'agent de liaison; l'antenne du poste de commandement ayant été détruite, S'est joint volontairement au seul sapeur restant pour procéder à la réparation sous un bombardement d'une extrême violence. A été grièvement blessé. Type de soldat de devoir »

En 1918, le 118 va faire face aux offensives ennemies, se battant avec héroïsme dans la Somme puis l'Oise avant de s'engager dans l'attaque du Chemin des Dames. Joachim Yvenat tombe aux mains de l'ennemi à Poissy (Aisne) le 27 mai 1918. Blessé, il est évacué vers la Saxe et interné comme prisonnier de guerre au camp n°26-204 GCF Lazaret Quedlindburg,



Il meurt pour la France le 21 décembre 1918 au Lazaret de Quedlinburg (Allemagne) des suites de maladie et de ses blessures.

Son acte de décès a été transcrit à Brasparts le 13 janvier 1920.