Une profonde gorge sépare ST RIVOAL de LOPEREC, c’est celle de TOUL AN DIAOUL qui doit son nom à la caverne située coté ouest dans les bois de l’école d’agriculture du NIVOT,
Une combe profonde de 150 mètres au fond de laquelle coule la rivière de ST RIVOAL et qui est bien visible du nord de PLEYBEN à quelques 7 kilomètres
Accrochée à flanc de coteau et bien dissimulée sous les bois, à peine visible dans la paroi rocheuse, voila donc la mythique grotte de TOUL AN DIAOUL : le « trou du diable », le prince des ténèbres
D’ après la légende, ce serait l’entrée d’un souterrain conduisant au mont Saint MICHEL ou peut être à LANDEVENNEC
Pour y accéder il faut toutefois traverser les bois noirs du NIVOT, ne craignez rien : les loups n’y sont plus !
Au début du 20ème siècle FRANCOIS JONCOUR, de BRASPARTS, toujours à la recherche de lieux insolites pour éditer ses cartes postales y pénétrât
Remarquez à l’arrière plan les hauteurs de PENN AR FAVOT et encore plus loin on devine le plateau de STUMENVEN, à cette époque aucun arbre ne dissimulait le paysage, la présence du personnage semble donner à cette ouverture une plus grande dimension qu’elle n’en a réellement : environ 1 mètre de haut et une largeur équivalente
Mais pourquoi avoir condamné par une grille cette entrée ? Voulait-on que le diable ne puisse plus s’en échapper ?
Peine perdue, car il va et vient comme il le veut, on comprend mieux en le voyant :
Si vous pensiez qu’il n’existait pas, voilà donc la preuve qu’il est toujours là, ceux qui aux siècles passés pénétrèrent dans cette antre en s’ éclairant d’ une torche ou d’ une lampe PIGEON crurent certainement à la présence d’ un démon en voyant cet animal aux ailes membraneuses ressemblant à celles du diable de l’ église de BRASPARTS que terrasse l’ archange ST MICHEL
Voici un croquis de son visage avec son museau caractéristique en « fer à cheval » pas très rassurant, n’est-ce pas ? Cornu et grimaçant !!
Le revoilà guettant ses proies
Ou survolant son territoire, chasseur velu aux ailes armées de griffes
Un chasseur ? Ce ne serait donc pas le diable ? Hé non, tout simplement une chauve souris : Le GRAND RHINOLOPHE : une envergure de 35 à 40 centimètres ! Chasseur de grands insectes, coléoptères, papillons de nuit.
TOUL AN DIAOUL est le refuge d’une colonie de ces pacifiques animaux qui y hibernent et pour les protéger des intrusions humaines le groupe mammalogique breton a fait poser cette solide grille en 2007 :
Toutefois cette grotte a aussi servi d’abri aux humains peut être à l’époque préhistorique mais surtout pendant la guerre 39-45, des résistants et réfractaires au STO s’y cachèrent, plusieurs succombèrent, dont Pierre BARON et Georges SALAÜN de BRASPARTS lors des combats du 3 aout 1944 et leurs noms sont gravés sur la stèle de ROZ AR C’HI
Ce 3 aout 1944 les résistants des maquis de PONT DE BUIS et de BRASPARTS, tous deux stationnant dans les bois du NIVOT, affrontèrent une compagnie d’allemands bien supérieurs en nombre et mieux armés, trois résistants, anciens maquisards ont témoigné 25 ans plus tard :
A TOUL AN DIAOUL, le diable a bien existé, il s’appelait : LA GUERRE, mais ces jeunes gens l’en ont chassé pour toujours, ils ont exorcisé ce lieu par un sacrifice : celui de leur vie.
Aujourd’hui, la vallée du RIVOAL que longe le sentier de grande randonnée 37 est un site enchanteur et les bois du NIVOT ne sont finalement pas si noirs !! (Sauf si on s’y promène un soir de novembre !!)