Dimanche 23 juin 2013 ... Une page se tourne à Brasparts avec la messe d'action de grâce pour les années de présence des religieuses dans notre commune.
Les paroissiens se sont rassemblés pour participer à cette célébration, célébration ou il y eut "forcément dans le cœur de chacun d'entre nous une pointe de tristesse à penser que prochainement les sœurs ne seront plus les animatrices ferventes de notre église ... elles, qui ont mis leur dynamisme, leur foi, leur passion, leur engagement au service de notre paroisse..."
Cent quarante années passées à Brasparts. Rappelons-nous leur histoire ...
"La Congrégation des Filles du Saint-Esprit est née en 1706. Leurs fondatrices vivaient simplement parmi le peuple, pour le service de Dieu, des malades, des anciens, et priaient plus particulièrement le Saint-Esprit.
L'intervention du recteur Guillauma et de deux religieuses de Lennon permit à Brasparts de bénéficier d'une Communauté qui vécut au milieu de la population dès 1873. Les sœurs s'occupent alors des écoles des filles – école privée et école publique – jusqu'en 1902, date de leur expulsion qui fit suite au décret du gouvernement Combes. Les classes vont se multiplier, et les Sœurs, dirigées par Sœur Saint-Stanislas, vont créer sur le terrain de Pennarguer, proche de l'Eglise, une nouvelle et vaste Communauté qu'elles vont rejoindre en 1877.
En 1876, à la suite d'un don du vicomte de Kerret, autre bienfaiteur de Brasparts, une sœur reçut pour mission de visiter les malades pauvres de la paroisse, ce qu'elle fit chaque jour en dehors des cours...
L'école privée compta jusqu'à 75 enfants dans son pensionnat, et les deux écoles se trouvaient ensemble dans l'école Sainte-Thérèse ...
L'expulsion de 1902 ne fut finalement qu'un intermède, car l'école fut relancée dès l'année suivante, grâce aux actions menées par le Comte de Bourbon-Parme et le conseil municipal.
C'est en 1930 que l'école accueillera la superbe statue de Sainte-Thérèse, don de M. le Recteur Bourvon : « son beau regard profond semble s'étendre au loin et sonder la profondeur de la misère humaine, pendant que son sourire gracieux et mélancolique, attire les cœurs et charme les regards. »
Nous avons eu aussi cette chance de découvrir ce même regard parmi les sœurs qui ont vécu parmi nous.
En 1936 s'ouvre une Ecole Ménagère qui va devenir une aide précieuse pour de nombreuses jeunes filles de Brasparts et de ses environs.Ce cours fusionnera en 1964 avec celui de Pleyben.
Pendant la Guerre, la Communauté accueille nombre de réfugiés de Brest et Lorient, et surtout un groupe d'enfants brestois qui restera deux années à Brasparts. Avec l'Occupation, l'espace va se restreindre et la chapelle Sainte-Anne va servir à son tour d'école pour les jeunes enfants.
Après la Guerre, l'école est très vite relancée, mais aussi les aides apportées par les religieuses aux habitants de notre paroisse. Ainsi soeur Louise Marcelle, passa 37 ans au service de nos malades. Personne n'imaginait qu'elle pourrait un jour quitter Brasparts, elle faisait partie de toutes les familles ...
Les actions entreprises par la Communauté sont d'une grande beauté : classes brillantes recevant une éducation chrétienne, résultats aux examens excellents, promenades scolaires, participation active aux Pardons et aux kermesses de la paroisse, dévouement aux malades et aux anciens auxquels la sœur infirmière apportait douceur et bonté, réconfort et sourire ...
C'est en 1973, qu'une sœur de la Communauté, sœur Yolande, soutenue par le docteur Robert, lancera l'aide à domicile, et que, la même année, l'école deviendra mixte. Puis, à partir de 1980, la Communauté n'accueillera plus que des retraitées, dont le dévouement sera toujours exemplaire, en application de leurs missions : VIVRE, AIMER, CROIRE, PRIER, ACCOMPAGNER, TEMOIGNER ...
Aujourd'hui, à la veille de leur départ, nos sœurs poursuivent leur oeuvre tout en s'impliquant dans de nombreuses associations : Héritage Culturel, Aînés Ruraux, Kanerien ar Brug, Strollad St Mikêl, Soutien scolaire, Animations et préparations liturgiques, Service Évangélique des malades, Mouvement Chrétien des Retraités, Chrétiens en Monde Rural, Agenda 21...
Le témoignage concernant l'une des Supérieures, sœur Anne-Antonine, est à l'image de l'Oeuvre accomplie par l'ensemble de la Communauté : « Âme droite et généreuse, elle était surtout remarquable par sa grande confiance en Dieu. Cette confiance, elle la communiquait à son entourage. Optimiste par tempérament, elle faisait vaillamment face à toutes les difficultés ... Elle fut un exemple de piété profonde et surtout de charité fraternelle.»
Personne, là encore, n'avait osé imaginé ce départ possible, mais tous saluent avec admiration les bienfaits apportés ..."
Toute la paroisse, ainsi que les religieuses de la Congrégation qui se sont déplacées, s'est ensuite retrouvée à la salle des fêtes pour remercier nos Sœurs...
"Vous avez été actives en vous impliquant dans différentes associations, et encore les visites aux personnes âgées qui appréciaient énormément ces rencontres, l'animation, la surveillance de notre église, ..., maintes actions souvent discrètes mais bienfaisantes pour nos habitants ..."
"Répondant à l'appel de l'Esprit, les religieuses ont su se rendre attentives et disponibles aux plus humbles... Aux enfants, aux familles, aux personnes âgées, ou malades, elles ont porté réconfort et espérance..."
(Une partie des textes cités provient du message de Mr le Maire mais aussi de la Prière Universelle de la Messe d'action de Grâces)