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 Comment le diable faillit être noyé, conte de Frédéric Le Guyader

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AuteurMessage
Patrice Ciréfice
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Patrice Ciréfice


Nombre de messages : 3411
Localisation : Brasparts
Date d'inscription : 09/02/2009

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MessageSujet: Comment le diable faillit être noyé, conte de Frédéric Le Guyader   Comment le diable faillit être noyé, conte de Frédéric Le Guyader Icon_minitimeMar 17 Jan - 7:52

Comment le diable faillit être noyé, conte de Frédéric Le Guyader Le_pro10

Lorsque Frédéric Le Guyader obtint le poste de conservateur de la bibliothèque de Quimper, il put enfin se consacrer à la poésie, et plus généralement à l'écriture.
Conteur d'expérience, - n'avait-il pas vécu à Brasparts une grande partie de sa jeunesse ? - il avait eu l'occasion lors de ses études à Rennes d'écrire régulièrement des récits dans l'un des journaux qu'il avait créé. Il contacta le directeur du journal Le Progrès du Finistère et lui proposa un premier texte sous le pseudo de L. Kermeleuc ... Ce texte plut au public, et notre poète poursuivit son travail en livrant quelques feuilletons, toujours sous des pseudonymes qui lui permettaient d'entendre la réaction des lecteurs en les écoutant dans les salles de la bibliothèque...
Voici ce premier récit.

*

Un jour que je me promenais en Basse-Bretagne, j'avisai un paysan qui travaillait dans un champ.
Ne pourriez-vous pas, lui demandai-je, me raconter quelque histoire ou quelque légende ?
Il se fit prier pendant quelque temps, puis il finit par me dire :
Venez.
Et il me conduisit, sans mot dire, auprès d'une mare pleine d'une eau croupissante et fétide.
Trois filles de Beuzit, dit-il, ont noyé le diable, là, dans cette mare que vous voyez.
Bah ! Répondis-je d'un air étonné.
C'est comme je vous le dis, continua-t-il en clignant de l'oeil, elles l'ont noyé ... à peu près ... c'est-à-dire qu 'elles lui ont fait prendre un bain de pied qui se portait bien, car vous savez, le diable ... mettez-lui une pierre au cou et jetez-le à la mer. Va te promener ! Il revient sur l'eau. Donc, voici l'histoire.
Et il me raconta à peu près ce qui suit :

« Un jour, le vieux Guillaume (le diable) bien peigné, pommadé et habillé de neuf, se promenait sur la lande de Penamprat. Il avait, ma foi, une belle redingote à boutons de soie, une cravate blanche, tout comme un notaire, et un pantalon de drap noir qu'il avait volé à un vieux magistrat en retraite. Son col sentait bien un peu le roussi ; mais il fait si chaud en enfer ! Un coup de vent ayant voulu emporter son gibus, il l'avait renfoncé d'un coup de poing sur sa tête, de sorte du'une corne d'un beau noir luisant passait au travers du castor et le clouait au crâne de Satan. A part ces légers défauts, le diable était beau et fier comme un jeune marié.
Près de lui passent trois belles filles, trois belles filles de Beuzit.
Hé, bonjour, les belles filles, où allez-vous de ce pas léger ?
A vêpres, mon beau Monsieur.
Le diable fit une grimace.
Bigotes ! Pensa-t-il.
Mais il reprit d'un air hypocrite :
Dieu vous bénira, mes jolies colombes. Et dans quelle église allez-vous entendre les vêpres ?
Dans la chapelle du Kreisker ; on entend d'ici les cloches.
C'est moi qui l'ai bâtie, cette maudite chapelle, se dit le diable. Ventre de biche, si je pouvais la jeter à bas !
Hein, dit Tinah, la forte, vous dites ?
Rien. Seulement ces cloches m'ennuient.
Elles sonnent pourtant gentiment, dit Jeanne, la jolie.
Et elles disent : Venez-donc, venez-donc, murmura Yvonaïck, la douce.
Si l'on veut, reprit le diable.Le sonneur de Saint-Pol est un vieux fou, je le connais, il finira par user les cloches à force de les faire danser.
On les remplacera, dit Tinah. Mais venez donc avec nous, mon beau monsieur ?
Ce n'est pas de refus, dit le diable en rajustant son col.
En ce moment, Berzamba, vous savez, le diablotin favori de Satan, se réveilla d'un long somme. Il était blotti dans une touffe de cheveux, rudes comme des poils de sanglier, et qui poussaient sur la peau noircie de son maître. Il se frotta un instant les yeux et se mit à grimper lestement le long d'une des ornes, maigre ornement du roi des enfers. Il atteignit bientôt le sommet et se livra à des gestes de circonstance en apercevant du haut de ce pic élevé trois belles filles qui marchaient aux côtés de son maître.
Bon, pensa-t-il, nous allons les tenter.
Il sauta sur le bord du chapeau, se laissa glisser le long d'un cheveu et se blottit dans un des plis de l'oreille.
Maître, dit-il tout bas, elles sont jolies comme tout, tâchez donc de les amener en enfer.
Je m'en charge, dit Satan ; laisse-moi faire, mon mignon.
Et il exécuta un petit saut de satisfaction.
Quelle mouche vous pique, dit Tinah ; vous avez failli sauter par-dessus moi.
Ne crains rien, ma chère, dit le malin d'une voix amoureuse ; c'est la joie de me sentir prés de toi.
Vraiment ?
Oui, vraiment.
Tinah toisa le diable et aperçut un bout de corne au-dessus de son chapeau. Elle baissa les yeux et remarqua que l'une des jambes était plus petite que l'autre, et que le bas de cette jambe avait une forme bizarre, à peu près la forme d'un pied de bouc.
Oh ! Oh ! pensa-t-elle, voilà qui est louche. Je parie que mon amoureux, c'est le diable en personne. Il s'agit de lui passer l'envie de recommencer. O ma patronne, et vous, sainte Vierge du Ciel, venez à mon secours !
Ne vus pressez pas, lui disait le diable en ce moment, nous arriverons assez vite.
Nous avons pourtant encore un bout de chemin.
Bah ! nous le ferons ensemble.
Et le diable se pencha amoureusement vers la jeune fille.
Prenez garde, si on allait nous voir, que dirait-on de moi ?
Ma foi, on dirait ... on dirait que tu aimes un Monsieur ; c'est bien permis.
Il faudra que je demande à Monsieur le Curé.
Ne le consulte pas, il radote. Viens du côté de ce bois.
Nenni ! Vous me faites peur.
Bah ! Tu t'habitueras à mon visage.
Va donc, va donc, souffalit de sa cachette Berzamba à l'oreille de la jeune fille.
Tinah, qui n'était pas facile à déconcerter, murmura intérieurement un Ave Maria et regarda autour d'elle.

Comment le diable faillit être noyé, conte de Frédéric Le Guyader Eglise18

A une petite distance, se trouvait une hutte placée sur une mauvaise charrette. Cette hutte, construite avec des branches de chêne, était solide et avait une porte qui fermait extérieurement avec une cheville. Elle savait que c'était la hutte de son cousin Pierre Lambalan qui venait là coucher la nuit afin de garder du loup ses boeufs et ses chevaux.
Un trait de lumière traversa son esprit.
Voilà mon affaire, pensa-t-elle, je vais enfermer là-dedans le diable, et mon cousin viendra demain, avec ses amis, le tuer à coup de fusil.
Satan disait :
Ma douce jolie, je t'aime comme la prunelle de mes yeux et je voudrais bien t'embrasser.
M'embrasser, la belle avance ?
Mais oui, mais oui.
En ce moment, Berzamba, le diablotin, se suspendit à un brin de barbe, et, après s'être balancé un moment, il sauta très adroitement sur la coiffe de la jeune fille.
Laisse-le donc t'embrasser, laisse-le donc, souffala-t-il à l'oreille de Tinah.
Si nous allions être vus, murmura faiblement la jeune fille.
Non, non, dit le diable ; du reste, un baiser ne mène à rien.
Et il se pencha vers Tinah.
Celle-ci le repoussa.
Pas ici, mais là, dit-elle.
Et elle lui montra la cabane abandonnée.
Oh ! les fillettes, pensa le diable tout joyeux, ont-elles au moins de l'esprit quand il s'agit d'amour.
Allez le premier, dit Tinah, je vous suis, cachez-vous au fond.
Le diable partit en courant.
La jeune fille le suivit, en effet, après avoir fait un sgne d'intelligence à ses compagnes.
Berzamba aperçut ce signe. Il sauta lestement à terre et courut après son maître.
Prenez garde, seigneur, je me méfie de cette gaillarde ; elle a fait un signe à ses amies.
Un signe d'adieu, imbécile ! grommela Satan. Que pourrait-il m'arriver de fâcheux ?
C'est ce que nous allons voir, puisque vous méprisez mes conseils.
Le diable se blottit au fond de la cabane.

Comment le diable faillit être noyé, conte de Frédéric Le Guyader La_cab10

La jeune fille arriva en ce moment et se hâta de pousser la cheville de la porte.
Je suis pris au piège, s'écria le diable en grinçant des dents. Berzamba, va chercher du renfort aux enfers.
Le diablotin se glissa par une fente de la porte et disparut dans la bruyère.
Jeanne, Yvonaïck, criait Tinah de toutes ses forces, accourez à mon aide, je le tiens. Il est là-dedans, et il gigotte comme un possédé qu'il est. Comment ferions-nous bien pour l'attraper ; mais, là, comme il faut, et lui passer l'envie de courtiser les filles de Bretagne. Si nous allons chercher des hommes, il va peut-être s'échapper. - Ah, dit-elle en apercevant une mare profonde, un bourbier infect, - celui que vous voyez sous vos yeux, - roulons la cabane jusque là et jettons-la dans la mare, charrette et tout.
C'est cela, dirent ses amies, roulons le beau Monsieur de Satan dans la mare, et noyons-le comme un porc qu'il est.
Les jeunes filles poussèrent donc la vieille charrette devant elles, et parvinrent, mais non sans sans efforts, à la précipiter dans la mare.
Le diable se débattait de son mieux et voulait percer la cabane ; mais Tinah s'était armée d'un bâton, et chaque fois qu'il montrait la tête ou les bras, elle frappait de toutes ses forces ; et le diable se reculait en poussant des rugissements de rage. L'écume lui venait à la bouche et il accablait les trois jeunes filles de malédictions. L'eau atteignit sa gorge, et il allait crever comme une bête puante, s'il n'était parvenu, par un effort désespéré, à briser une partie de la porte qui le retenait enfermé.
Les jeunes filles, en le voyant à moitié dehors, eurent peur et prirent la fuite.
En ce moment, une multitude de diables et de diablotins accoururent de tous les côtés au secours de leur maître et le retirèrent meurtri, sale, et à moitié noyé. Son castor était tout aplati, et son pantalon de magistrat n'était qu'une tâche de boue.
Berzamba était accouru un des premiers, et se mettant à cheval sur le nez de son maître :
N'avais-je pas raison de dire, s'écria-t-il, que cette gaillarde de Bretonne vous aurait attrapé. »

Voilà mon histoire, ajouta le paysan en terminant ; j'ai connu les trois filles de Beuzit, et Tinah était une luronne qui vous en aurait fait bien autant.
Merci ! répondis-je en riant, à supposer que je lui en aurais donné l'occasion.

L.Kermeleuc

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