Ils font partie intégrante de notre patrimoine, certains sont plus vieux que nos églises, ils sont tordus sous le poids des ans ou la violence des vents, ils ont parfois étaient plantés par nos aïeux pour commémorer un évènement exceptionnel ou sont symboles d’éternité comme les ifs des cimetières.
Ils peuvent être remarquables par leur dimension, leur âge, l’utilisation qu’en faisaient nos aïeux, leur capacité à s’enraciner dans un environnement hostile ou être l’objet d’une légende et pourtant nous passons près d’eux sans les voir
Chacun pourra apporter sa contribution à leur sauvegarde en transmettant les photos des plus beaux arbres de L’ARREE
A tout seigneur, tout honneur, à BRASPARTS le plus ancien et le plus connu est le vieux chêne de KASTELL DU que FRANCOIS JONCOUR immortalisait déjà au début du 20ème siècle.
100 ans plus tard il est toujours là, sa circonférence de 6 mètres en fait le champion régional, non il n’a pas rétréci depuis, mais F JONCOUR qui lui a donné « 8 mètres de tour » l’a peut être mesuré à la base et non à 1 mètre du sol comme il est d’usage ou bien il aura voulu, étant un peu « chauvin » lui donner un peu (beaucoup) plus d’importance
Son tronc se creuse toujours un peu plus mais il sera encore là dans bien des décennies car il possède des branches vigoureuses
Son âge peut être estimé au minimum à 600 ans, CHARLES V LE SAGE était roi de France quand ce gland a germé
Autre arbre remarquable, à LOPEREC: le chêne « TEPEE » du bois du NIVOT à quelques mètres du RIVOAL, circonférence : 5.50 mètres à 1 mètre du sol et 8.50 au niveau du sol, (d’ où sa silhouette conique de tente indienne).
A remarquer : les fougères « polypodes » installées sur ses branches
Si vous approchez sans bruit, vous surprendrez peut être la belette sortant des cavités à la base du tronc !
Les sapins qui l’entourent ne permettent malheureusement pas le recul nécessaire pour le photographier dans toute sa hauteur
Toujours à LOPEREC le vieux chêne de KERGUELFEN (5.40 mètres de tour de taille) étale ses énormes branches à l’horizontale ; lui aussi est un ancêtre : au minimum 500 ans, HENRI IV le GRAND était roi de France quand il a enfoncé sa première racine dans le sol
Les haches de plusieurs générations l’ont épargné, il faut dire qu’il a été l’allié des habitants de KERGUELFEN pour le pressage du cidre !
Comment ça ? Hé bien, regardez mieux la base de son tronc coté ouest, voyez-vous ce petit orifice ?
Regardez de plus près, ça ressemble à une vulgaire blessure qui pourrait être due à de multiples causes et qui est en voie de cicatrisation
Regardez encore plus près (mieux vaut prendre une photo de l’intérieur)
Et que voit-on ?
Ce sont les empreintes laissées par les outils de perçage des anciens qui ont ouvert cette cavité rectangulaire d’une trentaine de centimètres de largeur pour y installer le bout d’ une grosse poutre servant de levier à un pressoir primitif comme il en existait encore dans beaucoup de hameaux au début du 20ème siècle, tel celui photographié par FRANCOIS JONCOUR à TROMARC’H en BRASPARTS
Cet arbre de TROMARC’H n’existe plus et le chêne de KERGUELFEN est sans aucun doute le dernier témoin de cette pratique ancestrale mais les nouvelles générations l’ont oublié et laissent le lierre, les ronces et les pruneliers grimper à l’assaut de ses branches
LOCMARIA BERRIEN s’enorgueillit non pas d’un, mais de 2 chênes remarquables prés de l’enclos paroissial qui ont été classés en 2003
Tous les deux sont creux
Et servent de terrain de jeu pour les enfants
Le plus « petit » a été consolidé par des cercles d’acier
Sur une carte postale du début 20ème siècle, on voit le plus massif des deux dans un piteux état : il ne subsiste q’ un tronc sans cime ni charpentières ,100 ans plus tard, il a régénéré de nouvelles branches et porte à nouveau un bel houppier : la nature aussi sait panser ses plaies pourvu qu’on lui en laisse le temps