Dans son ouvrage «
Le Guide du voyageur dans le département du Finistère », publié en 1844, le chevalier de Fréminville décrit le gisant d'un chevalier de Kerret qui se trouvait dans le cimetière de Brasparts.
Voici cette description:
« A deux lieues nord de Pleyben, et au pied du versant méridional de la chaîne des montagnes d'Arès, est le village de Brasparts. On voit, dans le cimetière qui l'environne, une croix très élégante et le tombeau d'un ancien chevalier de la famille de Kerret. Il est représenté, sur ce tombeau, revêtu de l'armure du XVème siècle, avec une large et longue épée à son côté gauche, et les pieds appuyés sur un lion. Ce monument n'a ni inscription ni date. »
L'historien Louis Le Guennec, successeur de Frédéric Le Guyader comme conservateur de la bibliothèque de Quimper, nous a laissé un croquis de ce tombeau auquel a succédé la chapelle de la famille de Kerret.
L'étude de la famille de Kerret nous indique que le premier de Kerret installé à Quillien fut Jean de Kerret. Ce qui rend assez peu probable l'hypothèse que ce tombeau soit celui d'un chevalier de Kerret...
Le premier membre connu de cette famille connu à Brasparts est le chevalier Jean de Kerret, dont voici une descendance simplifiée :
1.Jean de KERRET, écuyer, seigneur du Carpont, marié le 4 février 1685 avec Jeanne de Kerpérénez, dame héritière de Quillien
2.Philippe de KERRET, chevalier, seigneur de Quillien, en Pleyben, du Carpont, du Bourgneuf et de Birit; épouse le 2 août 1626 à Tréogat Julienne de Boisguéhenneuc, née à Tréogat, fille aînée de messire Charles du Boisguéhenneuc, seigneur de Laboirie, de Kerazren et du Minven, et de Marie de Lanros. Le couple aura 11 enfants, tous baptisés en l'église de Brasparts: Marie (1629), Louise (1631), Jan (1632), René (1633), Alexandre (1634), Jan Jacques (1635), Françoise (1637), Marie (1640), Jacques (1642), Charles (1645), Ollivier (1649). Julienne de Boisguéhenneux décèdera le 16 mai 1681 au Birit en Pleyben à l'âge de 77 ans.
3.René de KERRET, chevalier, seigneur de Quillien et du Birit, baptisé le 27 août 1633 à Brasparts, maintenu noble d'ancienne extraction en Bretagne le 18 juillet 1669; épouse le 24 janvier 1660 Jeanne Marie de Rosmar, née le 3 novembre 1645 à Pleubian (évêché de Tréguier), fille unique de messire Jean de Rosmar, seigneur de Kerouallan, Guernautier, le Muriou et Kergoff, et de dame Renée du Halgouët. Jeanne Marie de Rosmar est décédée le 4 mars 1708 à Saint Vincent, évêché de tréguier.
4.Jean-René de KERRET, chevalier, seigneur de Quillien, le Birit et Kervallan, né le 2 septembre 1664 à Quillien et baptisé le 14 à Brasparts, épouse Catherine Barbe de la Haye, née à Carhaix Plouguer, fille de Louis Gérard, écuyer, Sr du Pellem, et de Marie Joséphe DE LOHOU; il décède le 9 novembre 1733 au manoir de Quillien
5.Louis de KERRET, chevalier, chef de nom et d'armes, seigneur de Quillien, le Birit et Kernautier, épouse à Saint Tugdual (Morbihan) le 22 février 1751 demoiselle Sylvie Perrine Alleno, baptisée à saint-Tugdual le 3 mai 1722, fille de Charles-Bon Alleno, écuyer, seigneur de Kersalic, et de Thérèse-Anne du Pempoulou; Louis de Kerret est décédé au château de Quillien le 21 novembre 1781 à l'âge de 62 ans
6.Alexandre-Jean-René-Marie de KERRET, chevalier, seigneur de Quillien, en Pleyben, et du Val-Kerret, ou Traou-an-Kerret, en St-Martin-des-Champs de Morlaix, né à Quillien vers 1763, décédé à Quimper le 23 août 1809; y épousa, le 11 messidor an VI (29 juin 1798) Marie-Françoise-Sainte-Anne Le Borgne de Kermorvan, née à Hennebont en 1775, fille de Jacques-Vincent-Marie Le Borgne, chevalier, seigneur de Kermorvan, en Plougasnou, et de Kerdrein, et de Marie Jacquette de la Pierre de la Forest, dame de Kernivinen, dont Alexandre et Charles-Fidèle, père du vicomte René de Kerret qui fit tant pour Brasparts et les communes avoisinantes
Notons au passage que le frère de Jan de Kerret fut seigneur de Castel Du...
Ce gisant avait été repris par la famille de Bourbon au moment de la construction de la chapelle familiale dans le cimetière de Brasparts. A la vente de la propriété, il fut laissé sur place ; il est malheureusement aujourd'hui en mauvais état et abandonné au milieu du parc ... Il est toujours triste de voir un ouvrage de notre patrimoine dans un tel état ...
Mais peut-être est-il encore possible de le sauvegarder ...