En réponse à Anne pour son petit Antoine...
Pendant longtemps, Brasparts a possédé trois statues de saints auxquels étaient associés des animaux. Le visiteur peut ainsi découvrir Saint Herbot, patrons des bêtes à corne, et Saint Alar (Eloi), patron des chevaux. Le troisième était Saint Anton (Antoine) et son petit cochon. Cette statue a malheureusement été brisée lors de réparations dans l'église et n'a pu, vu son état, être restaurée.
Seuls quelques photos subsistent... comme celle-ci par exemple.
Mais qui était saint Antoine? Et pourquoi ce cochon à ses côtés?
La légende dorée nous précise que le nom d'Antoine vient d'ana, « en haut », et de « tenens », « qui possède », comme pour signifier « qui possède les biens d'en haut et méprise ceux de la terre ».
L'histoire de saint Antoine ermite est bien connue. Gustave Flaubert lui consacra même un ouvrage, « La tentation de Saint Antoine »...
Antoine serait né dans un village égyptien, vers 250. Ses parents étaient des coptes fortunés. Le jour de ses 20 ans, Antoine entendit à l'église ce verset de saint Mathieu: « Si tu veux être parfait, va, vends tout ce que tu as, et donne-le aux pauvres. » De retour chez lui, il vendit tous ses biens, les distribua aux pauvres, et vécut une vie érémitique. Au cours de cette vie,il s'enfonça dans le désert, accueillant les disciples qui voulaient imiter sa manière de vivre. Il dut faire face à d'innombrables tentations de la part des démons, mais il résista et lutta si bien qu'il en triompha, non sans peine... à tel point que le Seigneur lui annonça: « Après une telle lutte, je te ferai citer dans l'univers entier ».
Un jour, quelqu'un demanda à Antoine: « Quel précepte dois-je observer pour plaire à Dieu. » Antoine lui répondit: « Où que tu ailles, aie toujours Dieu devant les yeux, dans ce que tu fais appliques les leçons des Saintes Écritures, en quelque lieu que tu résides, ne le quitte pas trop vite. Observe ces trois préceptes, et tu seras sauvé. »
Cherchant le martyre, mais n'y parvenant pas, Antoine pratiqua l'ascèse la plus totale, ce qui était considéré comme un martyre quotidien. Il mourut âgé de 105 ans et demanda à ses disciples de ne pas révéler le lieu de sa sépulture. Néanmoins; des reliques du saint se trouvent aujourd'hui près de Saint-Marcellin, dans l'Isère, et sont supposées avoir été rapportées d'Orient au XIè siècle par un seigneur dauphinois qui les aurait reçues de l'empereur de Constantinople. Les miracles furent si nombreux, que les malades s'y rendirent en grand nombre, et il fallut construire une église et un hôpital. Cet hôpital fut confié aux Frères de l'Aumône qui fondèrent l'Ordre des Antonins.
En ce qui concerne le petit cochon, plusieurs versions existent:
- la tradition remonterait au XVème siècle: l'ordre religieux des Antonins bénéficiait du privilège de laisser paître un nombre illimité de cochons dans les forêts et de les laisser errer librement dans les rues à condition qu'ils aient une clochette au cou. Les Antonins élevaient les cochons pour nourrir les pauvres et pour soigner les malades atteints du « mal des ardents », sorte de gangrène provoquée par l'ergot de seigle, en leur donnant du lard, réputé pour avoir des vertus de guérison pour ce type de mal.
- une truie aurait déposé un porcelet, aveugle et gémissant, aux pieds de saint Antoine. Celui-ci, apitoyé par ses pleurs, lui rendit la vue. Le porcelet reconnaissant ne le quitta plus et le suivit dans sa retraite.
Brasparts a donné le nom de saint Antoine à une place du bourg où se tenait autrefois la foire aux cochons...