un panoramique qui va vous plaire

Bjr à toutes et à tous


voilà un beau panoramique, à laisser tourner en boucle sur son écran. Bravo à la personne qui l'a fait :


http://viewat.org/?i=en&id_aut=2467&id_pn=5557&pag=3&sec=pn

Effectivement, on ne se lasse pas! c'est du beau travail. Bravo et merci de l'avoir mis en lien sur le forum!

Bonjour,
Je saisis l' occasion de la découverte de ce beau panoramique pour vous poser une question : connaissez vous l' origine du petit sentier circulaire qui entoure la table d' orientation ??...............

Peu de personnes savent sans doute que ce n' est pas une considération de vue panoramique qui a guidé les concepteurs...en fait ce cheminement circulaire recouvre les vestiges d' une petite voie ferrée qui servait de chemin de roulement à des wagonnets qui eux mêmes supportaient l' un des plus grands radars allemands du mur de l' Atlantique. Il y avait en effet une garnison sur le mont, dont on peut voir les vestiges du cantonnement en contrebas de la chapelle, le reste des bâtiments ayant été détruit lors de l' aménagement du mont dans les années cinquante. Ce radar de forme rectangulaire qui n' avait pas le perfectionnement de celui des alliés permettait cependant aux allemands de surveiller toute la zone nord ouest du Finistère. Je me souviens encore parfaitement de cette installation dont je me demande si quelqu' un a pu prendre des photos , si oui, je serais vivement intéressé d' en voir une ! Contrairement aux idées reçues sur le sujet, les allemands avaient bien inventé également un radar, plus primitif cependant que celui des alliés.
PS voir le site très complet des radars allemands en Bretagne :
http://www.absa39-45.asso.fr/stations%20radars/radars_bretagne.html#Jürgen Friese

Bonsoir,
voici une vieille carte postale qui me parait apporter quelques éléments de réponse:



Merci pour ces informations...

Bonsoir,
Je ne connaissais pas cette carte. On voit très bien sur celle ci le chemin de roulement en question. Merci pour cet envoi. Mais je suis toujours à la recherche d' un document représentant le site en activité ( extrêmement rare sûrement du fait du caractère stratégique de cette installation ! ) ou peu après la guerre avant que l' installation n' ait été démontée. D' après les archives que j' ai pu consulter une bonne partie des modèles allemands ( de réglages de tirs )étaient de forme ronde, mais j' ai très nettement le souvenir d' une antenne rectangulaire ( gigantesque d' ailleurs ! du moins à l' échelle du gamin que j' étais ! ) je voudrais bien en avoir le coeur net !! d' autant que certains radars dits " de recherche lointaine" étaient bien de forme rectangulaire. Ce radar devait en effet plutôt être destiné à reprérer les escadrilles ennemies qu' à diriger le tir de la Flak....inexistante à mon souvenir dans le secteur. ( Je me souviens bien du bourdonnement des appareils venant d' Angleterre pour bombarder Lorient et qui passaient souvent au dessus de Brasparts, et des vociférations des soldats allemands enjoignant de camoufler les lumières...... cela semble....à des années lumières de notre siècle ou fleurissent les I Pod, et autres WII......!! )
Henri Quélen

Bonjour et bonne année!
Je n'ai pas de réponse précise pour ce sujet. En revanche, je pense que deux organismes devraient pouvoir répondre:
- les Archives de la Marine
- les spécialistes en tout genre que l'on trouve sur le forum de la seconde guerre mondiale
Les éditions Ouest-France ont également publié un très bon ouvrage, "Le Mur de l'Atlantique en Bretagne", lequel propose un schéma du radar Mammut Fumg 51 Gustav du Cap Frehel... qui pourrait correspondre à celui mis en place au menez Mikael. Mais existaient-ils des blocs protégeant les tubes de descente d'antenne comme au Cap Frehel?
Pour le reste, les soldats allemands étaient des réservistes, plutôt âgés selon les témoignages. Il est peut-être possible de recevoir des photos d'époque prises avec eux en en faisant la demande par la voie du forum de la seconde guerre mondiale...
bonne journée

Je vais compléter un peu ma réponse. Ma belle-mère, qui vivait à l'époque à la ferme Saint Michel, me dit que le radar était rond et protégé par des batteries anti-aériennes: cela correspondrait alors à un radar de type Würsburg 65 destinée à repérer les formations aériennes. Cela correspondrait bien au site, et expliquerait également l'utilisation rationnelle du col du Nod par les avions alliés pour effectuer leurs raids...
Cela dit, ce témoignage mérite d'être recoupé, ce qui n'est pas toujours évident, d'autant que le site était interdit aux civils... Alors, les Archives de la Marine, peut-être?

Bonjour,
voici un document qui va conforter les souvenirs de Henri! La photo a été prise le 8 mai 1945, jour du Pardon de Saint-Michel-de-Brasparts, que les Braspartiates ne sont pas près d'oublier. Merci à Marie Anne et à Denise qui m'a communiqué ce document...


Cette photo permet bien évidemment d'identifier ce type de radar dont voici un schéma, présenté dans l'ouvrage de Patrick Andersen Bo, "Le mur de l'Atlantique en Bretagne", paru aux éditions Ouest-France (1994):


L'auteur publie également une photo des blocs protégeant les tubes de descente d'antenne, blocs que l'on aperçoit sur la photo de Marie Anne:


Ces explications n'excluent d'ailleurs pas la présence d'un autre radar , de forme ronde, destiné à repérer les formations ennemies et surtout d'évaluer leur position exacte...

Encore une fois, merci à nos lecteurs qui nous permettent d'améliorer notre connaissance du passé...

Super !!!
Décidément internet est une source de richesse infinie ! Bravo pour la photo du radar ! et du document accompagnant c' est en effet comme cela qu' il existait dans mes souvenirs ! je ne pensais pas qu' un document existait encore sur le sujet....mais il y a heureusement des passionnés de tout !
Mille mercis d' avoir contribué à enrichir mes archives....et bravo au concepteur du site que j' ai comme vous le constatez, découvert très récemment ( site très intelligemment conçu et très convivial )....sinon je me serais manifesté depuis longtemps !
Encore merci pour les différentes contributions, et entre autres pour l' archiviste distingué qui a conservé ces documents photographiques ! je suis très heureux d' avoir pu rafraîchir mes souvenirs visuels vieux d' il y a 64 ans !!! j' étais à ce premier pardon de l' après guerre, juché sur la charette à cheval qui rapportait à la chapelle, clergé et bonnes soeurs en tête, la statue de Saint Michel qui s' était "réfugiée" à l' église de Brasparts le temps des hostilités, toute la population s' était déplacée pour la circonstance....avec quelle joie...et quelle ferveur ! constatant avec tristesse que l' occupant avait quelque peu défiguré la chapelle ( élargissement du porche de pignon ouest renforcé par un béton peu discret, ....la configuration initiale n' été rétablie qu' il y a seulement quelques années....)
Je ne me souviens pas, par contre de la présence d' un radar auxilliaire rond qui aurait pu en effet diriger les tirs de la Flak, pourtant son utilité aurait été logique, pour protéger cette installation stratégique.....nouveau défi donc pour les internautes : qui pourra dénicher une photographie ou un témoignage de la présence d' une telle installation sur le Tuchen ?
Henri Quélen
PS ( Etant donnée l' efficacité de nos visiteurs, je ne doute pas que nous allons recevoir dans les minutes qui viennent une documentation savante de 50 pages avec croquis abondamment commentés !!!!)

Bonjour,
Pour clôre le sujet, je vous informe que grâce à l' aide de tous j' ai donc pu identifier le matériel installé sur le mont. Il ne s' agit pas du "Mammut" comme indiqué par Patrice ( désolé ! ) j' étais d' ailleurs persuadé que le système était "tournant" et non fixe comme idiqué sur sa documentation, par ailleurs la photo de l' antenne ne correspondait pas à celle de l' article de presse. En définitive il s' agit d' un radar "Bernhard" dont vous trouverez l' image ci dessous et de plus amples descriptifs techniques sur le lien :

http://f1ult.free.fr/FUZZY/History/Bernie.htm

Cela paraît peut être du "pinaillage" pour certains de nos visiteurs ( notamment féminines qui ne sont peut être pas passionnées par le sujet ) mais à mon avis c' est important pour l' histoire locale, car les infos véhiculées sur le sujet s' avèrent finalement fausses : le radar du mont saint michel n' aurait pas donc été destiné à la détection des raids anglais, mais à la radio-navigation des appareils allemands. ( Ayant été pilote amateur, je suis un peu famillier du sujet ! )
Voici donc la photo du radar en question, qui correspond bien à l' installation du mont. C' est bien ce type d' appareil qui est d' ailleurs repris dans la nomenclature des installations reprise dans le premier lien que je vous avais envoyé. Encore merci à tous !
Henri Quélen
PS je complète ce message pour indiquer que, mesures prises sur Google earth, le diamètre du chemin de roulement fait bien 22 mètres comme indiqué dans le descriptif technique. Le doute n' est donc plus permis

Revoir le panoramique mis en ligne par Fabrice reste un vrai plaisir...
Pour le compléter, voici une description réalisée en 1830:

« S'il n'est rien d'affreux, de sauvage, comme les abords du Mont Saint-Michel, rien non plus, n'est grandiose, admirable comme la vue dont on jouit de son sommet. Un immense horizon se déploie de tous les côtés, une foule de clochers s'aperçoivent et les deux chaînes des montagnes noires et d'Arrez vous montrent toute leur dentelure. Il semble que vous soyez au centrede montagnes superposées, dont les plans se dégradent jusqu'où votre vue peut s'étendre. Ici vous êtes tellement perdu que vous n'entendez plus le pas de l'homme, que sa voix ne parvient plus jusqu'à vous. Une fois dans l'année seulement cette solitude est peuplée, c'est le jour où se célèbre la fête du Saint dont la chapelle isolée porte le nom. »

Tel est le commentaire laissé par un brestois, Jean François Brousmiche (1784-1863), qui fut percepteur à Lambézellec, arpenteur expert (1836) puis Secrétaire de l'Intendance sanitaire de Brest (1842), dont les commentaires furent ensuite regroupés par son fils dans un recueil intitulé « Voyage dans le Finistère en 1829, 1830 et 1831 ». Cet ouvrage en deux volumes a été réédité en 1977 par les éditions Morvran.

Son texte est parfois agrémenté de légendes, de commentaires sur les lieux où il passe, dans un voyage où le hasard a guidé ses pas: « c'est en flaneur que j'ai couru mon cher pays, tantôt d'un côté, tantôt de l'autre... »

Pour le plaisir, voici un autre extrait de ce texte, concernant toujours notre Menez Mikêl:

« Peu loin de Sizun en se dirigeant vers Brasparts, la culture vous fuit, vous abandonne. Quelques rares buissons, d'énormes masses de rochers couverts de lichens, des fougères, des landes rases, des tapis de bruyères, voilà seulement sur quoi la vue repose.



Le chemin que l'on qualifie pompeusement de route vicinale est à peine tracé de Sizun à Brasparts. Il traverse un pays sauvage, désert, infertile, où de rares champs de bleds se font à peine apercevoir et contribuent à rendre encore plus désolante la nudité du sol; quelques profondes vallées montrent une herbe rase et désséchée, quand sur les plateaux élevés de gigantesques rochers font voir leurs têtes chenues; en suivant cette route, on se croirait presque pendant deux lieues de pays dans les steppes inhabitées de Russie.
On est ici dans la partie la plus escarpée de la chaîne de l'Arrez, on peut gravir sur le pic le plus haut de ces Alpes de la Bretagne, sur le Saint Michel dont la cime conique, couronnée d'une chapelle dédiée au chef de la milice céleste, se dessine sur toutes les montagnes qui l'environnent.



A la base du cône, on trouve une espèce de prairie dont l'herbe verte et tendre offre un contraste frappant avec la stérilité des terres qui l'entourent. De ce point un sentier sinueux couvert de pierres blanchâtres conduit à son sommet nu, sec, aride comme les flancs du mont lui-même; on n'y trouve d'autre abri que l'édifice religieux long-temps abandonné et que l'on a depuis peu reconstruit.
Au pied du St Michel sont des marais qu'il y a du danger à traverser par la mobilité du sol; dans ces marais, hommes et chevaux peuvent être engloutis. Les fondrières des marais du Saint-Michel sont redoutables à nos bons paysans; c'est là que le démon précipité les âmes de ceux dont il s'empare; là souvent s'entendent des gémissements, des pleurs, des grincements de dents; là pendant la tempête se meuvent les âmes des damnés, et si par malheur vous vous trouvez sur leur passage, vous êtes entraînés dans la ronde diabolique, et plongé dans les abymes de la montagne redoutée.
En traversant le Saint-Michel il ne convient pas de s'y engager, quand la brume épaisse règne dans les vallons, pour suivre les sentiers qui les sillonnent; les gens du pays peuvent seuls en sortir; il convient au moins de prendre un guide... »