Le jeu
Marins de Bretagne est né d’un rêve. L'histoire d’un capitaine Achab breton en ciré jaune. Perché sur un chalutier rouge, dans une mer en furie, il poursuivait une immense baleine blanche. Le corps de l’animal était gravé de triskels et bardé de harpons portant des bannières aux hermines. Marins de Bretagne est né pour partager ce rêve, et faire naître d’autres rêves d'une Bretagne fantasque et contée, des rêves partagés, des rêves à plusieurs.
On peut se reconnaître dans une identité, dans un pays qui nous accueille, qu’on y vive ou qu’on en soit séparé. L’identité n’est pas liée au sang ou à la naissance, un pays ne se limite pas à ses frontières. Nous tous qui nous nous sentons bretons, parmi d’autres identités, nous faisons partie de la Bretagne. Et nous participons à son histoire, à son folklore, à son identité.
Nous pouvons tous imaginer des contes de Bretagne et vivre à l’intérieur. Les contes traditionnels sont importants, bien sûr, mais ceux que nous imaginons juste pour nous le sont tout autant. Qu’importe si parfois ils sont naïfs, s’ils véhiculent des clichés ou des idées fausses. Notre attachement à la Bretagne est par contre bien réel.
Et pour vivre ensemble à l’intérieur d’un conte, quoi de mieux qu’un jeu de rôle ? Le jeu de rôle permet à chacun d’incarner un des personnages du conte. Ce jeu magique est apparu il y a quarante ans dans le milieu du jeu de simulation, mais à mon sens il aurait pu exister depuis la nuit des temps et sous bien d’autres formes. Il aurait pu faire partie de l’attirail des conteurs bretons.
Marins de Bretagne comble ce manque.
Marins de Bretagne est un jeu simple. Humble. Élémentaire. Parce qu’il est avant tout une expérience de partage, il est accessible à tout public. Les enfants peuvent y jouer seuls à partir de 7, mais un adulte peut y jouer avec des enfants plus jeunes. Ces règles donnent juste un coup de pouce à votre imagination et vous laissent voguer tout seul. Ensemble, vous allez pouvoir incarner des marins bretons, mais aussi des goélands, des aviatrices, des menhirs ou encore des danseuses traditionnelles de l’île d’Ouessant. Vous allez vivre dans une Bretagne immense ou minuscule, des aventures sérieuses ou fantaisistes. Vous allez jouer un quart d’heure ou toute une vie. Si
Marins de Bretagne est simple et cadré dans sa forme de base, la variante dite de la forme libre permet d’en faire un jeu ample. Il est alors possible de jouer aussi longtemps qu’on veut, sans perdre le caractère élémentaire des règles.
Marins de Bretagne n’aurait pas été complet sans des illustrations pour alimenter votre imaginaire. Les belles aquarelles d’Agenor le Ruyer dépeignent à merveille cette Bretagne toute personnelle que j’avais en tête, une Bretagne de carte postale, une Bretagne de paysans humbles et de dragons-cornemuses, une Bretagne où l’ordinaire côtoie le fantastique sans complexe.
Après le langage des images, le langage des mots. Je remercie Loïc Cheveau pour la traduction dans le dialecte breton du pays de Carhaix, l’une des formes les plus universelles de la langue bretonne. Je rêve d’un jour où ce jeu sera pratiqué en breton dans le texte, ou pourquoi pas en gallo. Les titres calligraphiés par Claire Munier renforcent la sincérité du jeu.
Marins de Bretagne voit donc le jour sous plusieurs formats. Le jeu, physique, tout d’abord, est de fabrication artisanale. Je fabrique moi-même chaque exemplaire. Il contient tout ce qu’il faut pour jouer, c’est-à-dire une règle du jeu reliée au fil de pêche (28 pages, la moitié en français, la moitié en breton) et un jeu de 6 cartes format carte postale. J’ai aussi ajouté un deuxième jeu de 6 cartes, format portefeuille, pour que Marins de Bretagne vous suive partout où vous allez. Le tout emballé dans une enveloppe avec un ou deux coquillages, toujours dans la métaphore de la carte postale.
Page internet du jeu