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 Les lits clos à Brasparts en 1845

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AuteurMessage
Patrice Ciréfice
super posteur
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Patrice Ciréfice


Nombre de messages : 3411
Localisation : Brasparts
Date d'inscription : 09/02/2009

Les lits clos à  Brasparts en 1845 Empty
MessageSujet: Les lits clos à Brasparts en 1845   Les lits clos à  Brasparts en 1845 Icon_minitimeMer 5 Jan - 12:17

Autrefois, chaque ferme voire chaque demeure possédait son lit clos. Les raisons étaient nombreuses et variées : gain de place, chaleur, protection des jeunes enfants contre les animaux qui parcouraient la maison -porcs, poules, chats, ... -, peur du loup dont le souvenir terrible des guerres du passé avaient laissé des traces inoubliables dans la mémoire collective...
Le baron de La Pylaie, plusieurs fois cités dans ce forum, nous a laissé un tableau assez noir du lit clos. Mais avant de lire son texte, je vous propose de regarder ce diaporama (un peu long à télécharger, mais intéressant) :

https://www.archive-host.com/files/764227/3e137798f218a36e0ce48311cc81a3d5117be4a9/le_lit_clos.ppt

Voici donc le texte du baron - un texte très critique comme vous allez le découvrir, - daté des années 1845 :

"C'est une espèce de grande armoire dont l'ouverture, fort élevée au-dessus du sol, se ferme par deux portes à coulisses, et dont l'entrée n'a qu'un mètre quatorze ou trente centimètres (trois pieds et demi à quatre pieds) au plus de largeur, sur une hauteur à peu près égale. Tel est le lit clos. C'est le meuble principal du ménage, celui qui nous présente le plus d'ornements, et qui pour ces motifs ainsi que par toutes ses incommodités, doit autant fixer l'attention que surprendre un étranger.

Au premier abord, celui-ci serait tenté de le regarder comme un petit oratoire, en raison de la recherche qu'il remarquera dans les accessoires de sa garniture essentielle.
Chez les gens aisés, les deux petits rideaux qu'on voit de chaque côté ne manquent pas d'une certaine coquetterie, et l'on orne même d'une frange ou de glands les bords inférieurs de la draperie qui décore, en forme de bande longitudinale, le haut de l'entrée du lit. Tout le meuble resplendit ordinairement par un beau poli à la cire. Maintenant que voit-on par son ouverture?
C'est un drap fort blanc et rabattu, bien tendu par dessus le bord antérieur de ce qui forme le coucher proprement dit; puis une ballière en guise de courte-pointe et de couvre-pied en duvet; enfin un oreiller posé sur le milieu du lit comme pour couronner l'œuvre. Reprenons ces parties pièce par pièce.
La couche se réduit ici à un énorme tas de paille non enveloppée, qui s'élève au moins à moitié de la hauteur totale du passage.
Par-dessus ce monceau, une simple ballière, épaisse de quarante centimètres (quinze pouces environ), tient lieu de matelas, de couette ou de lit de plumes, et même fort souvent de drap inférieure. (On appelle cette ballière c'holhet dindan, matelas de dessous).
L'unique drap de dessus, ramené alors par devant, de haut en bas, vient recouvrir cet ameublement économique dans tout ce qu'il peut offrir d'apparent; mais l'on tient surtout à ce que le dessous soit fort haut, afin que le lit en puisse tirer un air de richesse qui fait l'orgueil de la famille.

Nous n'avons encore rien dit des couvertures... mais trop souvent on n'en peut rien dire... parce qu'il n'y en a pas; alors elles sont remplacées par une seconde ballière pareille à celle du dessous (Celle-ci est distinguée de la précédente par le nom de c'holhet var horré, matelas de dessus. Les paillettes ou balles d'avoine dont elles sont remplies s'appellent pels), excepté qu'elle n'a plus que vingt-cinq centimètres (neuf pouces environ) d'épaisseur; et comme il ne reste ordinairement entre celle-ci et le haut de l'armoire qu'un intervalle de quatre-vingt centimètres (deux pieds six pouces environ), pendant le jour ce vide est rempli en partie par l'oreiller.
Ce dernier est recouvert d'une taie en cotonnade à fleurs, souvent ornée sur ses coutures d'une bande de mousseline festonnée, mais on ôte cette taie tous les soirs. Le dessus de cet oreiller doit s'élever, pour ainsi dire, jusqu'au niveau de la draperie longitudinale qui décore le haut de l'ouverture, selon l'étiquette du pays.


Ainsi donc un lit ne peut être normal à Braspars s'il n'est encombré par son aménagement, au point que le bout du nez, une fois qu'on est couché, ne touche en quelque sorte les planches qui en couvrent le dessus, ayant six pieds au moins de hauteur au-dessus du sol.
On n'y arrive, en effet, qu'en montant d'abord sur le banc qui est en avant; il faut ensuite se cramponner au seuil de l'ouverture, enfin à ses deux pieds-droits; puis, se tenant d'une main à l'un de ceux-ci et en soulevant de l'autre la ballière qui sert de couverture, on s'introduit par-dessous en se plaçant le corps autant que possible dans une position horizontale. Cette entrée est presque incompréhensible lorsque le lit touche à son point de perfection, selon la mode de cette localité.

Pendant la nuit on attire les portes à coulisse pour en fermer l'ouverture à volonté, plus ou moins; mais au jour on les repousse, afin que l'entrée se présente dans toute sa largeur; et si le lit est dans un appartement où l'on reçoit beaucoup de monde, alors on fait parade des rideaux, qui sont en cotonnade à carreaux, en les tirant juste contre chaque bout de l'oreiller. Il ne faut pas oublier qu'on ôte pendant le jour celui-ci du chevet pour le placer en vue sur le milieu du lit.

Les oreillers ne sont jamais remplis de plume, ainsi que dans les villes et beaucoup de campagnes; ils ne renferment ici que de la balle d'avoine, ainsi que les deux ballières. Dans les maisons ordinaires, leur enveloppe ne consiste qu'en un simple sac de toile commune; les gens aisés, eux seuls, le revêtent quelquefois d'une taie plus ou moins recherchée.

Les draps sont toujours étroits, fort courts et d'une toile ordinairement grossière. Jamais les domestiques ne les replient en dessous des côtés de la ballière, ni au pied du lit, afin de les fixer, pour qu'on ne se découvre pas en dormant. On ne tient point, du reste, à ce que les pieds soient à découvert pendant la nuit; on ne s'en aperçoit pas: et quand il n'y a qu'un seul drap, celui-ci, au lieu d'être posé en long sur le lit, se met en travers, de manière qu'il puisse entièrement couvrir par devant la ballière de dessous, ainsi que la haute litière en paille qui sert de paillasse. Voilà le point capital.

J'ai su que c'est encore l'usage dans toute la contrée de tenir les lits fort élevés à la tête, tandis que par le pied ils sont si bas qu'on descend toujours malgré soi en dormant; fort heureux d'avoir la boiserie pour vous retenir et ne point passer outre. Comme chaque lit clos est un véritable caisson où l'on étoufferait par le manque d'air, on y a un peu remédié en perçant à jour les deux portes à coulisses: ces vides forment des balustrades, des arcades, des étoiles, et tout ce que l'ouvrier pouvait imaginer pour l'avantage et l'ornement du meuble.

Néanmoins leur intérieur est encore d'une chaleur suffocante en été, et se trouve malsain, étant loin d'être aussi aéré que le comporte l'hygiène. Comme on ne remue jamais en totalité le monceau de paille dont chaque lit est bardé, si ce n'est une fois par année, lorsqu'on le renouvelle au temps de la moisson, cette paille se remplit bientôt des légions de ces insectes parasites, parmi lesquels l'espèce humaine ne peut goûter de repos que par la rusticité du corps, jointe à l'habitude d'en être la pâture...
Et le fond du lit, en même temps, devient un domicile où les souris, à l'abri de tout ennemi, se multiplient dans le même rapport. Lorsqu'on réfléchit sur tous ces inconvénients, on reconnaît sur-lr-champ que les lits clos n'ont pu être imaginés et conservés tels jusqu'à nos jours que par l'ascendant de l'habitude et parce que les maisons de nos paysans, avec des portes mal jointes et leurs fenêtres sans vitres, sont de véritables glacières en hiver.


Cette structure des lits appelle donc une prompte réforme.
Qu'on ajoute encore aux considérations qui précèdent la difficulté et même l'impossibilité de donner aux malades tous les soins que leur état exige!
S'il faut faire leur lit ou bien en changer les draps, comment extraire avec facilité, par un passage trop court, un malheureux vieillard exténué à la fois par l'âge et la maladie! Comment, dis-je, l'extraire de ce coffre et l'y rentrer, si on ne le replie sur lui-même, opération aussi fatigante que douloureuse pour un malade, malgré toutes les précautions possibles!...

Vous tous qui persistez dans l'ornière des temps passés, n'avez-vous pas reconnu mille fois, lorsque vos parents ont été malades, l'impossibilité de faire pour eux tout ce que leur état de douleur pouvait réclamer?
Songez aussi au pasteur qui vient leur apporter les consolations de la religion dans les dernières heures de la vie! Que ne souffre-t-il pas lui-même lorsqu'il est obligé de s'enfoncer dans ce réduit infect, presqu'à mi-corps, afin d'approcher son oreille de la bouche du mourant, pour entendre sa confession? Il lui faut tout le zèle, tout le dévouement que lui inspire son saint ministère, en un mot l'abnégation de lui-même la plus complète.
Songez aussi à vos pères et à vos mères que vous voyez avancer en âge; songez enfin à vous-mêmes, à vos enfants, car personne n'est à l'abri des maladies... et pour lors, que vos maisons, répudiant un meuble que le bon sens réprouve, nous offrent ces formes que la commodité, la salubrité et jusqu'à la piété filiale vous font un devoir d'accueillir!

Il y aurait cependant un moyen bien simple d'éviter l'incommodité du trop peu de largeur de l'entrée: je suis même surpris que personne n'y ait encore songé. Ce serait d'établir sur des gonds les deux montants latéraux, de manière qu'ils puissent s'ouvrir chaque soir, et se remettre en place le jour, comme les portes d'une armoire. Par ce moyen il y aurait satisfaction donnée au bon vieux temps, et d'autre part aux progrès du siècle. La négligence, en effet, de ce qui peut concourir au bonheur de nos semblables est d'autant plus coupable que, plus l'homme est au bas de l'échelle de la fortune et de l'intelligence, et plus celui qui se trouve à ce double sommet doit faire ses efforts pour améliorer la condition de son inférieur.
Outre cette amélioration de forme si facile, il en est une autre non moins urgente. Pourquoi ne pas réduire au tiers de sa hauteur l'amas de paille qui élève le coucher tout près de la boiserie d'en haut? La commodité prescrit non seulement qu'il y ait au moins un mètre et demi de distance entre les couvertures et le ciel du lit, mais encore qu'on puisse entrer sans difficulté dans celui-ci, ce qui aurait lieu si le coucher se trouvait abaissé jusqu'à un mètre au-dessus du sol. Nos lits modernes nous prouvent péremptoirement que ce degré d'élévation est suffisant pour être parfaitement couché.
Cette seconde réforme est d'autant plus indispensable, que l'escalade d'une hauteur d'un mètre soixante centimètres jusqu'à deux mètres, lorsqu'on est déshabillé pour aller au lit, est même réprouvée par la décence.
D'après ces améliorations trop ajournées, il resterait entre le dessus du lit et le plancher supérieur de l'appartement un intervalle qu'on transformerait en une armoire dans laquelle on pourrait ramasser ses effets ou les objets de provision qu'on jette sous les lits, et dans laquelle ils se trouveraient à l'abri de l'humidité en même temps que des rats et des souris.

Si les maîtres ou propriétaires n'exigent pas impérieusement cette réforme mobilière en faisant de celle-ci une condition de location, et si le clergé ne les assiste de la puissance de ses paroles, la routine triomphera longtemps encore, comme va nous le prouver le fait suivant:
C'est un père à peu près octogénaire qui n'a jamais voulu coucher dans un excellent lit moderne que sa fille avait fait faire exprès pour lui et placer dans une des belles chambres de la maison; et comme s'il y eût mariage entre le vieillard et son lit clos tout vermoulu, les instances, les prières, tout a été vainement mis en usage, jamais il n'a pu se résoudre au divorce.
Aussi voyons-nous toujours encore chez la bourgeoisie de la plupart des bourgs du Finistère, et dans les auberges, le lit clos conjugal dans les pièces du rez-de-chaussée, surtout à côté de la grande cheminée de la cuisine, tandis que les lits modernes, destinés aux étrangers et aux voyageurs, sont installés dans les chambres; ils y sont relégués comme pour soustraire leur intrusion dans le pays aux critiques de l'Armoricain pur-sang."
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